Aller danser sur les friches pour se confronter Mais aussi s’obliger à sortir de soi Mêler les délaissés Aussi pour les donner à voir, les exposer, ne plus en avoir honte

Peut-être un peu plus secrètement, espérer une forme de forme de symbiose, de reconnaissance des délaissés entre eux, qui mènerait à une plus grande attention, un plus grand soin. Dire de / à ces friches : vous êtes là, je vous vois et vous reconnais. Vous êtes des interstices qui permettent de respirer. Je vous prends en compte, vous faites pleinement partie de mon paysage. J’aimerais pouvoir vous arpenter plutôt que de devoir me contenter de vous observer derrière une grille. Danser les friches pour inviter à les ouvrir, ne plus leur tourner le dos.

Ne plus se dire : on s’y intéressera quand elles auront fait peau neuve. Quand quelqu’un, quelque part, aura décidé - plus ou moins seul - de leur(s) nouvelle(s) fonction(s) Peut-être que leur fonction principale est au contraire de montrer qu’on n’a pas besoin de donner une fonction à chaque chose, à chaque instant. Peut-être qu’elles sont là pour laisser le champ libre, pour nos imaginations vagabondes, pour dire l’importance de la régénération, et combien cela demande de temps - et, parfois, de silence.

Pour inventer autre chose, aussi. Point n’est besoin d’une page blanche. Il y a sur ces espaces, déjà tant de vivant, tant de traces, tant d’histoires. Il n’y a d’une certaine façon qu’à se pencher - ce qui implique bien sûr de s’arrêter, de prendre le temps, de ne pas détourner le regard.

Cueillir, relier, tisser…

Danser l’espace comme la façon la plus simple, la plus directe, la plus reliée de le reconnaître et de l’habiter pleinement.

<aside> 💡 20 avril 2023 À la lecture d’autres textes sur les friches / délaissés qui me hérissent le poil, je commence à trouver à ce texte-ci des allures de manifeste

</aside>